rentrée 2010 : suppression de poste à Cucq

Publié le par ipriath

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Moi qui rêvais de reprendre ce blog en évoquant le plaisir des enfants (et adultes) sur l'aire de jeux et d'activités du square de la liberté (j'en parlerai demain), je ne peux que commencer par crier ma colère devant la situation faite à nos écoles et à nos enfants... :


Le 26 février, j'écrivais (cliquez sur le lien suivant) : rentrée 2010 : pas de fermeture de classe à Cucq . J'étais heureuse de signaler dans ce blog que nous n'aurions aucune fermeture de classe à la rentrée 2010 dans la commune...


Las, c'était sans compter sur l'intransigeance de l'Administration académique en cette période de sabotage du service public !!

Mardi matin, la nouvelle officielle de la suppression d'un poste à l'école de maternelle de Cucq centre était connue...

La presse s'en faisait l'écho dès hier :

 

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La réunion de parents en colère, auxquels les conseillers d'opposition "Réussir ensemble" étaient venus apporter leur soutien, en présence de l'Inspecteur de l'Education Nationale (représentant l'Inspecteur d'Académie), de Mesdames LENGLET, adjointe au Maire et de Madame NEUVILLE, conseillère déléguée, n'a évidemment débouché sur aucune modification quelconque de la décision...VdN-16-juin.jpg(photo Voix du Nord)



19.jpgLa logique comptable est implacable : les enfants de 2 à 3 ans ne sont admis en école maternelle que dans la limite des places disponibles... Les plus de 60 élèves d'ores et déjà inscrits à cette école incluent plus de 10 élèves de moins de trois ans... Donc, deux classes (au lieu des trois actuelles) suffisent à accueillir les plus de 3 ans... Quant aux enfants de deux à trois ans, ils seront accueillis "dans la limite des places disponibles"...





SUR LE FOND :

  • L'IEN a beau insister sur le fait que, dans l'arrondissement, 100 % des enfants de deux ans sont (actuellement) scolarisés, alors que la moyenne n'est que de 35 % au niveau du département, et de 15 % au niveau national, il est 4.jpginadmissible d'arguer de cet état de fait, qui est tout à l'honneur de notre commune. Doit-on accepter une régression sociale pour se rapprocher d'une norme qui est moins favorable ? Ne devrait-on pas, au contraire, s'enorgueillir d'avoir accueilli tous les enfants de deux ans dans nos écoles publiques ???

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  • Depuis que notre M inistre avait osé dire que les institutrices d'école maternelle n'étaient bonnes qu'à changer des couches à des bambins (je caricature à peine ses propos), la politique du gouvernement en place n'a fait que dégrader les conditions d'enseignement, notamment à ce niveau. Mon propos n'est pas aujourd'hui de parler des effectifs surchargés des établissements d'enseignement primaire ou secondaire (je ne rappellerai que les dizaines de milliers de postes d'enseignants supprimés depuis deux ans...), mais de ceux des écoles maternelles... : c'est une ineptie pédagogique témoignant d'une méconnaissance totale des besoins des enfants que d'accepter qu'un enseignant ait plus de 30 enfants de 2 à 5 ans dans sa classe ! (Et de surcroît, lorsque l'enseignant aura cotisé ses 42 années en ayant commencé à bac+4 ou 5... je m'imaginerais mal, à 68 ans, devant 35 gamins très éveillés et exigeants !)
  • Les "de mon temps, les enfants étaient plus de 30" ne sont pas un argument valable... Devrais-je dire que parce que ma mère, institutrice, a eu plus de 80 enfants dans sa classe le jour de sa première rentrée, les enseignants de maintenant devraient en faire autant ? Doit-on regretter d'avoir réalisé des progrès permettant de mieux prendre en charge nos enfants, qui ont changé devant leur relation à l'école et à l'apprentissage des fondamentaux
  •  Nous sommes en train de régresser par rapport à des acquis fondamentaux pour notre jeunesse, et devons nous battre pour les empêcher 


  • Cette politique de rejet des enfants de deux ans dans les classes de l'école maternelle s'accompagne, ne l'oublions pas, de la politique de régression dans les crèches : augmentation du nombre d'enfants par le creche.jpgpersonnel qualifié, diminution du pourcentage de personnel qualifié, etc...
  • Ni l'école, ni la crèche... Que reste-t-il pour accompagner ces enfants ? Les officines d'accueil privées, que ne peuvent se payer les parents de revenu modeste, les "nounous", qui reviennent cher, le congé parental, qui s'accompagne d'une baisse de revenu... Bref, des solutions relativement faciles à trouver pour ceux qui détiennent de l'argent, mais pour les autres...??? Une éducation à deux vitesses (comme pour la santé...)


  • La mise en oeuvre de ces dispositions met en évidence la politique de sabotage du service public, au profit d'entreprises privées accessibles à ceux qui détiennent l'argent... Ce service public dont notre pays pouvait à juste titre s'enorgueillir car ils traitait tous les citoyens sur un plan d'égalité est sciemment détruit, démantelé...

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AU NIVEAU LOCAL


Toutes les classes de maternelle de la commune avoisinent les 30 élèves : certains enfants seront donc invités à s'orienter vers d'autres écoles de la commune s'il y reste des places, d'autres (les plus jeunes probablement) à rester chez eux... Un problème d'ordre social dont l'administration académique se moque bien, mais qu'il convient de résoudre au mieux dans le cadre de la 4.jpgcommune...


Certes, une réunion en février avec l'IEN avait mis en garde contre les risques de suppressions de postes à venir dans la commune. Mais l'annonce officielle du premier Comité Technique Paritaire de l'Inspection Académique avait semble-t-il apaisé toutes les craintes, et les parents avaient été laissés dans l'ignorance...


Les parents d'élèves n'ont donc appris que lundi, lors d'un Conseil d'Ecole où la municipalité n'était même pas représentée, la suppression de la classe !!!


Dès mon article de février, je réclamais la tenue de réunions avec les parents, les enseignants, les membres de la commissioconcertation1.jpgn scolaire, tous les acteurs concernés, qui auraient permis de faire l'inventaire des problèmes, de dresser un état des leiux et de travailler dans un esprit prospectif (d'autres suppressions de postes sont à craindre dans les prochaines années) ; d'établir toutes les hypothèses possibles de restructuration du tissu scolaire de la commune et de faire des choix en fonction des contraintes... Bref, d'adopter une DÉMARCHE DE PROJET, que ne semblent pas connaître nos responsables...Aucune réunion n'a été programmée...


Un parent d'élèves signalait à juste titre qu'il ne savait pas comment il pourrait s'organiser dans deux mois, avec deux enfants de 2 et 3 ans : il n'adressait aucun reproche personnel, mais criait son désarroi, bien légitime... Pourquoi vouloir à tout prix se sentir attaqué personnellement, au lieu de chercher à comprendre et à trouver une solution, lorsqu'on est responsable communal ??? Bien sûr, chacun cherche à trouver une solution à son niveau de responsabilité... mais doit aussi tirer les leçons d'une telle mauvaise surprise qui pouvait être prévisible si on avait adopté une démarche constructive de concertation préalable. plan0054.jpg


La politique de non-accueil de jeunes actifs dans la commune, soulignée depuis longtemps (cf article précédent), combinée à la volonté politique actuelle de démantèlement du service public de nos dirigeants au niveau national a contribué à créer cet état de fait...



Mais les parents sont désemparés, en colère, et, espérons-le, ne se résigneront pas à accepter une dégradation de notre enseignement public...

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Je suis en colère !

 

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Publié dans JEUNESSE ET ECOLES

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